Entendre l’appel intérieur, le début de votre Odyssée

Entendre l’appel intérieur, le début de votre Odyssée

Bien souvent, c’est un choc, une rupture dans notre vie qui nous mène sur le chemin du questionnement. Comment en suis-je arrivé là ? Pourquoi ce divorce qui me brise ? Cette maladie ? Cet échec professionnel qui m’enfonce ? Cette dépression qui me cloue au sol ? La part de sagesse en soi nous encourage à interroger notre part dans ce que nous ressentons comme une situation subie. Au fond de nous, passée la phase de victimisation et de révolte, nous ressentons le désir de tirer des enseignements de ce que nous sommes en train de traverser. Cela fait partie intégrante de notre processus de résilience. Nous pouvons aussi apprendre à mieux nous connaître dans ces chocs, car ils nous renvoient à à nos blessures, nos failles, nos peurs. C’est un chemin d’apprentissage, douloureux, mais ce n’est pas le seul. 

Ces situations extrêmes ne sont pas une fatalité. Il arrive heureusement que nous prenions le chemin de l’intériorité sans pour autant attendre qu’un 15 tonnes vienne nous percuter, qu’il s’agisse d’un burn out, d’une séparation ou d’un cancer.

Aurélie est une très belle jeune femme de 32 ans, sa vie professionnelle est satisfaisante, elle est marié avec une petite fille de 3 ans, habite dans une maison agréable. Intérieurement, quelque chose hurle en elle. Elle ressent le piège doré. « Je me sens enfermé.e dans ma vie » ; « J’ai le sentiment de passer à côté de quelque chose d’essentiel » « Je n’arrive pas à faire des choix pour moi » « J’ai envie de tout plaquer ». Elle déclenche un cancer malin qui la confronte violemment à la peur de mourir, qui depuis un an ne la quitte plus. Elle guette la maladie. Mais elle est bien décidée à ne pas en rester là et à sortir de cet engrenage en engageant un travail thérapeutique.

Avant de rencontrer un choc qui viendra nous « réveiller » brutalement, en nous détournant de notre trajectoire, nous avons cette formidable capacité à développer notre écoute intérieure : c’est le privilège de l’être humain. Elle nous permet d’entendre nos voix profondes nous murmurer que des parties de nous-mêmes aspirent maintenant à se révéler. 

Reconnaître l’appel intérieur

Nous ne sommes pas habitués à écouter notre voix intérieure. Toute notre éducation repose sur l’obtempérance à des sources d’autorité extérieures qui nous dictent ce qui est bon pour nous, pour notre plus grand bien : nos enseignants, nos parents, les injonctions de socialisation et de réussite. Elles font de nous de formidables machines à se conformer, sous peine de voir le champ des possibles se refermer, d’être rejetés par le monde de l’entreprise, par nos cercles familiaux, par notre environnement social. En sommes, c’est l’appel à « Va vers ce que l’on attend de toi ». A l’inverse, l’appel intérieur est celui du « Va vers toi !», tel que lancé par Annick de Souzenelle dans l’ouvrage éponyme.

Une telle situation ne peut aboutir qu’à un malaise, un sentiment d’inadéquation, un épuisement à la suradaptation, et une perte de sens, tant le décalage entre ce que nous aspirons à être, aussi diffus soit-il, et ce que nous nous sommes efforcés de devenir pour assurer notre survie, est douloureux. 

L’appel intérieur peut d’abord ainsi se manifester par un mal-être, une souffrance diffuse, une perte d’envie, de vitalité, d’énergie, un sentiment diffus de perte de sens, une lassitude, qui nous soufflent que « quelque chose ne va plus ». Il peut tout simplement prendre la forme d’un besoin d’une pause.

A 25 ans, j’ai ressenti un vide immense et une tristesse profonde en m’apercevant à quel point ma vie s’était rétrécie, loin de ma représentation idéalisée de ce qu’aurait dû être ma vie une fois engagée dans la vie active. Des horaires fixes, des consignes de travail limitées, des tâches dénuées de sens, pour moi en tout cas, des contraintes de comportements assez fortes, et surtout, surtout, aucune créativité.  Ma vie n’était pas l’espace de réalisation que j’avais désiré, mais un effort permanent pour me conformer à un système de contrainte dévitalisant.

Sur le plan personnel, j’étais mal à l’aise avec les projets de vie proposés par les standards sociaux, structurés autour du mariage et de la vie de famille. 

Je me heurtais à une sensation profonde d’inadaptation, que je tentais d’étouffer à coup de culpabilité, car je me rendais responsable de cette incapacité à me conformer à ce qui était attendu de moi. Me voilà engagée dans une longue lutte contre moi-même, qui n’avait d’égale que la colère sourde qui me rongeait contre le monde entier.

Je me sentais dans une impasse totale, car je ne je ne voyais aucune alternative possible, à moins de remettre profondément en cause le système de valeurs sur lequel je m’étais construite : acquérir mon indépendance et m’accomplir par la réussite professionnelle. 

Je découvrais les premiers tiraillements entre l’avoir et l’être : une partie de moi était ambitieuse dans la conquête du monde, l’autre aspirait à exister de manière plus authentique ; une partie de moi aspirait à réussir, gagner en promotion, briller, acquérir des biens confortables, rassurants et socialement valorisants. L’autre voulait tout plaquer et partir au bout du monde. Ce que je fis. 

Je quittais mon job, me débarrassais de tout ce que je possédais et exultais à ce que tout ce que le possède tienne dans un sac à dos. 

Il m’a donc fallu passer par ce voyage autour du monde au cours d’une année sabbatique avant de m’orienter vers le voyage intérieur. Je revenais heureuse d’avoir réalisé ce rêve, mais consciente que j’avais transporté partout avec moi mes prisons intérieures. Je ne pouvais plus tenir mon environnement extérieur pour responsable de ce qui me faisait souffrir. Mes colères, mes détresses se déplaçaient avec moi. Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai écouté différemment mon appel intérieur.

L’appel intérieur est une invitation qui nous dit « c’est maintenant ». 

Reconnaître l’appel intérieur, c’est écouter cette partie de soi qui nous murmure « il manque quelque chose ». La vie peut être agréable, pleine de satisfaction, pourtant, nous ressentons de manière diffuse qu’il nous manque une forme d’intensité. 

« Dans notre univers contemporain et carcéral, voué entier au mercantilisme et à l’insignifiance, ce qu’il s’agit à tout prix (vraiment à tout prix) d’éviter, c’est la profondeur et l’intensité. » « C’est l’intensité qui manque le plus à l’homme aujourd’hui. (…) Tous ces êtres autour de nous qui se plaignent d’un manque d’énergie oublient la ferveur ». Que nous rappelle Christiane Singer ? Que réussir sa vie, être heureux, ce n’est pas cocher des cases que l’on a construite pour nous. Que nous avons la vocation de suivre ce qui donne de l’intensité à notre vie, plutôt que de la réassurance. Dans notre démarche d’intériorité, elle nous invite à comprendre cette insatisfaction comme une soif fructueuse d’intensité, pour retrouver le monde des Vivants.

Dans ces moments où l’appel intérieur se fait entendre, mais sans que nous distinguions précisément ce qu’il tente de nous dire, nous pouvons l’ignorer pour tenir bon, ou choisir d’écouter ce que cet état vient nous dire sur là où nous en sommes de notre vie, et ce qu’il est temps de laisser naître. 

L’appel intérieur est une invitation qui nous dit « c’est maintenant ». Dans notre vie faite de cycles, certaines périodes sont propices à l’action, l’aventure extérieure, la conquête, les projets, les concrétisations, tandis que d’autres nous amènent à l’intériorité, au silence, à l’écoute. C’est dans cet espace-temps que nous entrons au contact d’une part encore inexprimée de nous-même, dissimulée derrière les voiles de notre personnalité adaptée, celle qui cherche à répondre aux attentes que l’on a intégré tout au long de notre histoire.

Nous nous apercevons que nous cherchons une vibration plus alignée et cohérente de nous-même. Nous cherchons une vie plus intense et signifiante.

Passer cette étape de vie nécessite de faire le tri entre ce qui nous appartient, notre Essence profonde, et ce qui alourdit notre histoire émotionnelle, freine notre vitalité, entrave notre déploiement.

Donner du sens à l’appel intérieur : l’aube d’une renaissance 

L’erreur serait d’interpréter cet état comme l’expression de notre vide intérieur, ou la manifestation d’une impasse définitive, alors que c’est exactement l’inverse : nous sommes en train d’entrer dans un nouveau cycle de vie, l’aube d’une renaissance à soi-même. Ce n’est pas que nous devenons « quelqu’un d’autre » : comme l’exprime Annick de Souzenelle, répondre à l’appel du Va vers toi ! c’est se reconnaître comme « un être en marche vers son noyau ». Une nouvelle strate de notre être est en train d’émerger, plus profonde, plus authentique.

Adresser des questions aussi profondes et désarmantes que comprendre le sens de son existence, trouver sa juste place, renaître à soi-même, aller vers soi, nécessite de renoncer aux réponses toutes faites pour aller vers l’inconnu, et de mettre de la magie et de l’enchantement là où la froideur des raisonnements et processus cartésiens, objectivables, mesurables, chiffrables ne sont d’aucun secours. 

Nous sommes à l’aube d’un voyage inédit : le voyage du héros.

Notre inconscient est peuplé de grands mythes qui alimentent notre imaginaire, et contribue à l’élaboration de notre récit intérieur. Joseph Campbell, grand spécialiste de l’étude des mythes, et reconnu pour son ouvrage de référence « Le héros aux milles visage », apporte un éclairage fondamental sur l’odyssée de l’être humain. Il met à jour la trâme commune, structure fondamentale du périple initiatique du héros au travers d’un enchainement universel, qui débute par l’appel de l’aventure, et se poursuit par l’exploration marquée par des épreuves et initiations, l’accomplissement de la quête jusqu’au retour au pays.

Le voyage du héros est une métaphore qui permet de relier notre histoire personnelle à une aventure humaine collective plus globale, celle qui donne du sens aux grands défis de l’existence. Nous ne sommes plus la version réductrice de soi, qui se sent vide de sens et à côté de l’essentiel. Nous sommes Ulysse, égaré dans les territoires inconnus, nous sommes Harry Potter, coincés sous l’escalier dans une vie trop étroite et inadaptée à nos talents, sur le point de découvrir ses dons de sorcier, nous sommes Luc, tournant en rond sur la planète tatouine, s’apprétant à rejoindre la communauté des Jedis et à faire grandir La Force en lui, nous sommes Neo, devant le choix radical entre la pilule rouge et la pilule bleu, nous sommes Dorothée, en route vers le royaume magique, qui cherche à aller “quelque part au-dessus de l’arc-en-ciel”.

Appréhender son chemin intérieur comme le voyage du héros ne relève pas d’une crise d’ego. Nous sommes fascinés par ces récits car ils parlent d’une partie de nous, celle qui aspire à vivre son mythe personnel.

Devenir le héros de notre voyage intérieur nous permet de donner du sens aux obstacles que nous traversons, c’est une ressource pour nous permettre de prendre du recul sur les difficultés qui se présentent. Le voyage du héros nous sert à puiser des ressources de courage dans le chemin de la connaissance de soi. 

Dans le voyage du héros, l’appel est un appel à l’aventure. Certains récits nous interpellent de manière plus directe sur le voyage intérieur.

Dans le Petit Prince, le conte initiatique universel que nous offre Antoine de Saint Exupéry commence par l’égarement du pilote en plein désert, cherchant une solution à la panne de son avion.

« Au début, le pilote est sourd et se perd dans ses préoccupations matérielles, trop affairé par la panne de son avion dont il ne connait pas la cause et par une réparation qu l’obsède. Puis, petit à petit, la voix s’installe. Il l’écoute. Elle semble venir d’un pays sans âge aux frontières méconnues, de l’intérieur. Le Petit Prince parlerait-il une langue présente en chaque homme, peu coutulière à la vie ordinaire, celle de l’âme qui ne meurt pas ? » interroge Olivier Selo dans son ouvrage « Le Petit Prince, un voyage philosophique entre ciel et terre ».

Dans le Chevalier à l’armure rouillée, le héros est un chevalier fier et gonflé d’orgueil. Il règne sur son domaine, ambitieux, il conquiert des territoires. Il a plutôt une bonne opinion de lui-même : il se voit fort, bon, gentil, plein d’amour. Il est particulièrement fier de son armure, le signe visible de sa réussite, de sa force et de son invulnérabilité. 

Cette vision n’est pas exactement partagée par ses proches. Sa femme et son fils ne supportent plus son armure, et ce qu’elle représente : son outil principal de conquêtes, elle nourrit l’ego du chevalier, qui monologue sur ses exploits.

Incapable de la retirer tellement son attachement à son armure s’est matérialisé par une fusion entre sa peau et son armure, il est devenu inaccessible. Sa famille ne sait plus à quoi il ressemble, ne peuvent pas le serrer dans leurs bras. 

Confrontant le chevalier, ils se révoltent de servir d’alibi pour garder son armure, se positionnant en sauveur à qui l’on a rien demandé. 

Bien que le chevalier ne partage pas la vision de ses proches, il est terrorisé à l’idée de les perdre. Sa femme lui pose un ultimatum.

Cette crise familiale sans issue l’incite à quitter son royaume pour aller à la rencontre de Merlin. Il espère trouver en ce personnage une solution rapide à son problème. 

Merlin l’envoie sur le chemin de la Vérité : il part alors vers son voyage initiatique « le chemin de la vérité », avec 3 étapes symbolisé par 3 chateaux :

  • Le château du Silence
  • Le château de la connaissance
  • Le château de la volonté et de l’audace 

Lorsque que j’avais 30 ans, j’ai ressenti un immense besoin de vide, de retrait, de calme, d’espace pour du rien. Ma vie était agréable, j’étais plutôt heureuse, mais je sentais profondément que ma vie était très remplie, trop remplie, et que quelque chose en moi ne pouvait pas émerger dans ce brouhaha. 

Mais comment faire ? Je ne savais pas comment répondre à ce besoin. Je cherchais un espace pour me retirer, mais où aller ? Que faire ? Je ne savais définir précisément ce que je recherchais, si ce n’est un lieu dans lequel je peux être dans le calme, l’introspection, le silence, surtout le silence, la contemplation, un endroit loin de l’agitation du monde. 

Je suis alors partie faire ma toute première retraite d’enseignements et de pratique dans un centre bouddhiste, à Montchardon.

Je n’imaginais pas que l’expérience que je m’apprêtais à vivre allait changer ma vie aussi considérablement. Un peu comme lorsque l’on va se balader en forêt dans l’intention de cueillir  des champignons et que l’on en ramène à la place un trésor, ce que j’allais découvrir allais bien au delà, voire même n’était pas dans le champ de vision, de ce que j’étais venue chercher. 

C’est ainsi que j’ai débuté un chemin d’apprentissage de ce qui allait me permettre de répondre à l’appel qui hurlait à l’intérieur de moi depuis des années, et que je tentais maladroitement de faire taire à coup d’ambitions professionnelles, d’expansion de mon confort matériel, de vie sociale bien remplie et de voyages, mais qui me laissait à chaque fois partiellement insatisfaite.  

J’étais assoiffée de vie spirituelle mais je ne le savais pas.

J’étais affamée d’espace pour explorer mon intériorité mais je l’avais ignoré.

Relier ce que nous vivons au premier abord comme une expérience douloureuse, à des dimensions essentielles de l’être nous permet de transformer cet appel intérieur en une expérience fructueuse et fertile. 

Cette clé nous permet de placer notre histoire personnelle dans un récit créatif, dans lequel des parties de nous meurent pour laisser la place à une renaissance.

Le voyage du héros nous permet de placer l’appel intérieur à sa juste place. Elle nous amène à requalifier le mal-être ressenti non plus comme la manifestation d’une faiblesse à dissimuler, d’une menace à contrer, ou d’une faille à combler au plus vite, mais l’expression (bénéfique) de notre être profond près nous guider vers une vie plus authentique et signifiante.

Elle nous permet également de placer cette expérience dans la perspective plus large d’un récit porteur de sens, de transformation, d’évolution et d’élévation. 

Cela nous permet de recadrer la phase de questionnement que nous traversons non pas comme une vulgaire crise existentielle qui passera avec le temps, mais comme une Initiation. 

Lorsque vous décidez d’écoutez votre appel intérieur, vous vous placez inconsciemment dans le récit du voyage du héros. 

La tentation de l’inertie 

Il est aisé de passer outre et de continuer sa route sans regarder de plus près : on appelle ça « tenir bon ». Notre système éducatif basé sur l’effort, dans lequel plus on en bave, plus on est méritant, a posé en nous les fondations d’un système de changement basé sur la saturation. Tant que je tiens le coup, je continue dans ma trajectoire. 

Dès que vous vous raisonnez intérieurement en vous disant « ce n’est pas si mal », vous êtes en train d’entrer dans une négociation intérieure pour étouffer votre appel intérieur et maintenir votre inertie. 

On peut être aussi de tenté de fuir cet état, tellement il est désagréable.  Rien de plus aisé : le XXIème siècle met à notre disposition un arsenal infini de possibilités d’y échapper, avec son lot toujours plus sophistiqué de divertissements, distractions diverses et variées, séries télé à 10 saisons, notifications d’actualité, candy crush et autres jeux addictifs, scrolling sur les réseaux. 

Il peut aussi s’agir tout simplement une vie très remplie d’obligations, de devoirs et de responsabilités, qui laisse peu d’espace à la nouveauté d’émerger, et constitue un premier obstacle à franchir le pas.

Il ne s’agit ni de diaboliser les distractions, ni de se détourner ou accuser nos vies de familles et professionnelles. Il s’agit de regarder ce qui se joue : quel est mon bénéfice à avoir une vie aussi remplie ? Quel est mon bénéfice à être addict à telle ou telle occupation ? Qu’est-ce que cela me permet de ne pas voir, faire, affronter ? Bien souvent, une part de nous se détourne de l’inconfort de l’intériorité, tellement nous sommes si peu familiarisé avec elle, inquiets d’y trouver un trop plein d’angoisse ou un trop vide de sens, égaré sur un territoire dont nous n’avons pas la carte, face à des difficultés pour lesquelles nous n’avons ni le mode d’emploi, ni la solution rapide.

Nous verrons plus loin à quel point la confiance, la curiosité et le lâcher prise sont des alliés fondamentaux pour engager et approfondir le travail de l’intériorité.

Honorer cette partie de soi

L’appel intérieur n’est pas un caprice par lequel une partie infantile de nous-même réclame un jouet, s’agace de ne pouvoir faire ce qu’il veut au moment où il le veut. Cette analyse traduirait une assimilation erronée entre plaisir et désir, et une conception immature de ce qu’est le désir. 

Le désir, dans son acception la plus spirituelle, c’est de l’énergie pure, là où trouve sa source nos motivations les plus nobles et essentielles. 

L’appel intérieur est quelque chose à prendre très au sérieux : il est l’expression du Soi supérieur qui nous révèlent aux questions essentielles : Quel est le sens de ma vie ? Suis-je au bon endroit ? 

C’est ce qui donne à cet appel intérieur ce caractère impérieux. Il nous invite à écouter les images intérieures qui nous procurent des sensations de plénitude. Interpréter l’appel intérieur comme un caprice nous détourne d’une écoute bienveillante des parties les plus adultes et nobles de soi.

 La psychologie jungienne appelle cela le processus d’individuation, par lequel une personne devient un être unique et complet. Il implique de devenir soi-même. Ce processus implique de se désidentifier du masque social, l’image que nous prétendons être, que Jung désigne comme la Persona. Ce persona est le fruit de notre formidable capacité d’adaptation, et nous permet de nous socialiser, et plus tard d’évoluer dans des espaces collectifs. Le problème apparaît lorsqu’il y a confusion entre cette persona et l’être profond. Le processus d’individuation passe par une prise de conscience et une désidentification à ce persona, pour se construire comme être entier et autonome. L’appel intérieur c’est le soi profond qui gratte à la porte et nous interpelle « eh, maintenant j’aimerais pouvoir m’exprimer ! ».

A la lumière de cette compréhension, nous pouvons écouter l’appel intérieur comme celui de l’expression du soi authentique, pour aller vers une vie plus alignée et significative. Cet appel mérite respect, attention et bienveillance dans l’écoute de cette dimension de supérieure Soi.

CELINE ZIMERO

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